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Works

Lucia Ronchetti
Les propos de Shitao
(2000)
Studio
for f-v, fl., cl., vl, vlc and pf


Length: 12:00
Editor: Ed. Durand
1� Performance: IRCAM - Paris - 04/2003
Buyed by: Commande de l'Etat

Dedicated to Carlo Innamorati
Composed for Mireille Degui and the Ensemble Court-Circuit


Les propos de Shitao is a study about musical density. Its object is the transfer from the materic aspect to transparence, from the penetrating violence to subliminal perceptibility of some sound aggregates. The density is never connected to the intensity or roughness of a sound aggregate; it is rather to be researched in the deviated temporality of the events and in their unforeseeable and relative flowing.
Shitao's text about the depth of the formal connection among the manifestations of water and heart, leads the exploration of composing and it makes possible a polyhedral voice processing, i.e. the disenchanted reciting tone of the ancient theorist, the propulsion of global timbre agglomerates that represent the images of the text, and the controlled vocalization of the madrigal tradition.
(Lucia Ronchetti)

Text:
La Mer possède le déferlement immense, la Montagne possède le recel latent.
La Mer engloutit et vomit, la Montagne se prosterne et s'incline.
La Mer peut manifester une âme, la Montagne peut véhiculer un rythme.
La Montagne, avec la superposition de ses cimes, la succession de ses falaises, avec ses vallées secrètes et ses précipices profonds, ses pics élevés qui pointent brusquement, ses vapeurs, ses brumes et ses rosées, ses fumées et ses nuages, fait penser aux déferlements, aux engloutissements et aux rejaillissements de la mer ( ). La Mer, ( ) l'immensité de la Mer, ses profondeurs, son rire sauvage, ses mirages, ses baleines qui bondissent et ses dragons qui se dressent, ses marées en vagues successives comme des cimes ( ).
Ainsi, même Yingzhou l'île des Fées et les jardins élyséens de Langyuan, le pays enchanté que baigne le Ruoshui et Penglai, l'île des Immortels, la montagne magique de Xuanpu et l'île enchantée de Fanghu, bien que dispersés aux quatre coins de l'Univers, peuvent être localisés et connus par déduction à partir des sources de l'eau et des artères de la terre ( ).
Mais moi, je perçois! La Montagne, c'est la Mer, et la Mer, c'est la Montagne. Montagne et Mer connaissent la vérité de ma perception: tout réside en l'homme, par le libre élan du seul pinceau, de la seule encre!

(From Chapter XIII of the essay "Les propos sur la peinture du moine Citrouille-amère" di Shitao (1710), translated by Pierre Ryckmans. Ed. Hermann, 1984)